Juin, c’est le mois de l’été, c’est le retour des fruits juteux sucrés à souhait et des légumes qui colorent nos assiettes. C’est aussi la saison des Tournesols, celle de La ferme des Tournesols. Hélène Bénard, maraîchère depuis 2020, nous raconte son parcours et nous détaille son offre à destination des entreprises du Pôle.
ENTRETIEN
Bonjour Hélène Bénard. Parlez-nous de la Ferme des Tournesols
Bonjour. Ma Micro-Ferme agricole est implantée sur la Commune d’Eguilles dans l’environnement calme et protégé du Chemin Sallier. Les anciens pourront facilement me situer si j’évoque le repère des pêcheurs à la truite de la Touloubre. J’évolue actuellement sur environ ½ hectare. Mon projet est de développer mon exploitation sur 1Ha.
Vous êtes devenue maraîchère après une reconversion professionnelle. Qu’est-ce qui vous a motivée ?
J’ai enseigné pendant 21 ans. Mes dernières années en Classe Prépa de Sciences Politiques ont, sans nul doute, été les plus enrichissantes. L’année universitaire étant courte, j’ai pris l’initiative, en 2018, de cultiver un petit lopin de terre trouvé à la location Chemin Sallier sur le Bon Coin. Sur cette petite surface, j’ai planté quelques légumes. Comme bon nombre de jardiniers amateurs, mon intention était d’avoir le plaisir de récolter sa propre petite production de bons légumes de saison. Le goût de l’effort, le contact avec la terre, la nature, le calme de la campagne. Un retour aussi à mes racines familiales.
En 2019, mes récoltes ont été si abondantes que j’ai proposé aux voisins de la copropriété des Milles où je résidais, d’organiser un petit marché hebdomadaire sur notre parking, afin de rembourser mes investissements en matériel, graines, semis, factures d’eau.
En 2020, mon petit potager s’agrandit à 500m2 sur le champ de Campagne Suffren qui fait face au mien
grâce aux liens de confiance et d’amitié avec les propriétaires. En aout 2020, l’association ADEAR13
m’accompagne dans la création de ma Micro Ferme.
Enfin, en janvier 2021, la famille de Campagne Suffren m’a donné la possibilité d’exploiter leurs champs laissés en friches depuis plusieurs années. Au beau milieu du COVID, mon choix de quitter définitivement l’enseignement, en avril 2021, n’a pas été cornélien !
Depuis, l’ADAER13 me propose un soutien technique, administratif, financier, un ensemble de formations, de multiples échanges de pratiques et réseaux entre paysans. Grâce au suivi individuel, toujours à l’écoute, l’association a facilité, sur de nombreux points, ma reconversion professionnelle.
Pour vous lancer, vous avez suivi un parcours avec IPA (Initiative Pays d’Aix). Racontez-nous comment ça s’est passé ?
Se lancer dans une activité agricole nécessite de nombreux et lourds investissements financiers. Quand bien même j’ai décidé de construire mon projet sans objet mécanisé. Un tracteur, même d’occasion, coûte cher. Qui plus est, il faut savoir l’entretenir et le réparer en cas de panne.
Comme je démarrais de zéro, le prêt agricole IPA m’a permis d’investir dans :
- Une serre de semis,
- Un chalet pour mon espace de vente (auparavant, je vendais sous un auvent de tente de camping !),
- L’irrigation en goutte à goutte automatique pour limiter la consommation d’eau,
- L’investissement dans de nombreux outils manuels indispensables (travail de la terre, plantation,
désherbage etc.)
Enfin, depuis l’obtention de mon prêt, IPA assure un suivi régulier de ma progression par les visites de mon « parrain », toujours à l’écoute.
"La passion et le plaisir du métier de la terre ne suffisent pas."
Après ces 4 années d’expérience. Quel bilan pouvez-vous en tirer ? Le métier de maraichère est-il plus difficile que ce à quoi vous vous attendiez ?
Etre paysanne est une activité professionnelle difficile, parfois ingrate, mais si gratifiante. Etre et vivre de la paysannerie demande son lot de patience, de persévérance et d’humilité. Personne n’en doutera.
Ce bon Monsieur Lapalisse dirait : « L’hiver. Il fait froid. Le Mistral rend fou au bout de 3 jours. A l’automne et au printemps, il pleut. Mais ça, c’était avant le réchauffement climatique ! L’été, c’est la canicule. Avec 46°C au sol ».
Nous travaillons avec le vivant. Chaque saison est différente avec son lot de problèmes (gel, grêle, maladies cryptogamiques, dégâts du plus gros gibier à la plus petite noctuelle). Chaque récolte est donc une victoire sur les éléments.
La passion et le plaisir du métier de la terre ne suffisent pas. Encore faut-il en vivre dignement. Pour ce faire, il faut vendre sa production. Alors, c’est là que la paysanne que je suis doit vendre à la Ferme. Livrer des paniers. Comprendre et connaître le marché pratiqué par les primeurs, les restaurateurs, les supermarchés.
Le plus compliqué pour nous, n’est pas forcément de produire, mais de commercialiser notre production au juste prix. De se faire connaître et reconnaître par les amateurs de légumes qui ont du goût à un prix accessible.
En ce mois de juin, vous lancez une nouvelle offre de paniers de fruits &légumes avec le concours de l’APAE pour les entreprises et leurs collaborateurs. Expliquez-nous.
Effectivement, comme je viens de l’expliquer, je recherche de nouveaux débouchés pour la commercialisation de ma production, afin de vous sensibiliser à la consommation de produits locaux, bio et
récoltés la veille de la livraison en mode paniers clic and colect.
Mon offre, à un prix très attractif, est réservée aux entreprises et leurs collaborateurs.
Pour les modalités pratiques, le panier (petit, moyen, grand) doit être commandé par SMS ou bien via mon lien QR CODE du vendredi au mardi 12h00.
La composition des paniers change chaque semaine. Vous pourrez venir récupérer votre panier au siège de l’APAE d’Eguilles chaque JEUDI de 16h30 à 18h00 au 90 impasse Emeri. Je me ferai un plaisir de vous accueillir et d’échanger avec vous !
En complément, je peux également vous proposer des œufs Bio (production de mon amie Céline de Lançon), de la petite épicerie (lentilles, pois chiches de Jouques), du miel (bientôt celui produit chez moi par Régis Deschamps), des fruits de saison (en ce moment pêches, abricots, nectarines, pommes en provenance d’Arles).
Pour ma part, je me lance cette année dans la production de melons et pastèques.
Pourquoi soutenez-vous l’APAE ?
Depuis la création de ma Micro-Ferme en août 2020, je pensais que le bouche à oreille suffirait pour me faire connaître sur la commune d’Eguilles. Aujourd’hui, j’ai une clientèle régulière, fidèle mais encore insuffisante pour que mon exploitation soit rentable sur le long terme.
Il me semble aujourd’hui indispensable de m’associer aux compétences et aux réseaux pro de l’APAE si bien implantée sur le Pôle d’Eguilles depuis de nombreuses années. L’APAE organise de nombreuses manifestations au cours desquelles nous pouvons rencontrer de futurs collaborateurs.
Un investissement financier dans la communication visuelle est certes nécessaire. Néanmoins. Nous, les petits paysans n’avons ni le temps, ni l’envie, ni les compétences pour animer tous ces réseaux sociaux sur Internet. Ce qui compte, c’est le temps de l’échange, du partage entre êtres humains. C’est exactement ce besoin que l’APEAE me propose !
LA CHEFFE D’EXPLOITATION EN BREF
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