Une fois n’est pas coutume, l’APAE vous entraîne ce mois-ci, découvrir l’entrepreneur plus que son entreprise.
Patrick Romieu, cofondateur de l’entreprise Orcel & Romieu, est un entrepreneur chevronné mais également un artiste émérite. Un savant mélange entre travail et loisir, gage d’un équilibre, essentiel voire vital, pour le chef d’entreprise qu’il est.
Interview
Bonjour Patrick, peux-tu nous présenter brièvement l’activité de ta société Orcel & Romieu ?
Orcel et Romieu est active depuis plus de 20 ans et propose des articles promotionnels liés au secteur viti-vinicole (couteaux sommeliers, bec-verseurs Drop Stop, seaux et vasques à rafraîchir etc…)
Nos clients sont répartis sur toute la France, principalement dans les grandes zones vinicoles.
L'équipe Orcel & Romieu
En plus d’être un entrepreneur, tu es artiste dans l’âme. Quels sont tes
moyens d’expression et pourquoi ?
Je suis guitariste blues-rock. J’ai fait partie du groupe Zegroop qui a sévi il y a quelques années sur Eguilles et alentours et dont on doit encore trouver quelques traces sur les plateformes de streaming.
Sinon c’est la photographie qui est ma grande passion depuis l’adolescence.
Le besoin de capter des instants fugaces et le bonheur de les voir retranscrits sur papier.
Actuellement, tu te fais remarquer pour ton sens de la photo de rue avec ton exposition “New York Outre Argentique” aux Halles 1889 d’Eguilles jusqu’au 30 août. Peux-tu nous dire ce qui t’a poussé à faire ça et ce qui te passionne dans la photo de rue ?
Dans des périodes où j’avais la tête dans le guidon professionnellement, j’ai ressenti le besoin vital de partir en errance à la façon d’un Raymond Depardon ou d’Henri Cartier-Bresson. Parcourir les rues de New York à la recherche de l’insolite fut pour moi une respiration salvatrice.
New York a été photographié des millions de fois (voire plus) et a fait l’objet de très nombreuses expositions, par les plus grands artistes. N’as-tu pas peur de la critique ? De ton point de vue, que penses-tu apporter aux visiteurs, quel message veux-tu faire passer à travers tes clichés ?
Tout d’abord je n’ai aucune prétention de rivaliser avec les plus grands. New York est immense et en constante mutation. C’est la ville la plus photogénique que je connaisse dans le sens où elle est extraordinaire architecturalement, il s’y passe toujours quelque chose de nouveau et les New Yorkais sont des gens qui ont un rapport plutôt cool avec la photographie, ils se prêtent facilement au jeu sans arrière-pensée.
Cette ville continue à être un fantasme pour beaucoup de gens. Si je peux contribuer à en faire ressentir l’ambiance et la beauté mon but est atteint.
Les photos de l’exposition sont exclusivement en noir et blanc. Le noir et blanc a toujours été mon moyen d’expression. Une partie des photos a été réalisée en argentique lors d’un premier voyage, l’autre partie correspond à mon passage au numérique.
En noir et blanc la différence n’est pas forcément facile à trouver. D’où le titre de l’expo « New York Outre-Argentique ».
Qu’est-ce que ça t’apporte sur le plan personnel ? Est-ce un moyen d’évacuer le stress quotidien de l’entrepreneur ? Qu’est-ce que tu ressens quand tu fais de la photo ?
Bien sûr.
En street photographie la prise de vue nécessite parfois de la rapidité d’exécution, parfois de la patience. Mais on reste focus sur le sujet et on ne pense à rien d’autre que d’être attentif à ce qui peut se présenter au coin de la rue.
Il faut aussi savoir sortir de sa zone de confort, aller à la rencontre, s’essayer au portrait, capter le consentement d’un geste, d’un regard ou suite à une discussion.
La partie développement est évidemment un autre plaisir. La découverte des images brutes, le développement sur Lightroom qui permet de développer l’image, de régler le contraste, la luminosité et les différentes zones comme on faisait auparavant dans la chambre noire à l’agrandisseur mais avec
beaucoup plus de précision. Ce temps est également précieux.
D’après toi, est-ce que tous les entrepreneurs devraient avoir des loisirs ou une activité annexe dans lesquels ils s’investissent pleinement afin de s'évader, d’oublier ou évacuer, durant une période donnée, la pression du chef d’entreprise ?
C’est une évidence. Je pense que les entrepreneurs sont des personnes qui ont conscience de cela et qui ont tous une ou plusieurs cordes à leur arc.
Le piège c’est de se laisser cannibaliser par le quotidien, par l’activité, par les difficultés et de mettre de côté ses autres activités qui sont de véritables respirations sans lesquelles on peut perdre la lucidité nécessaire.
Faire de la photographie, organiser des expositions, avoir une vie d’artiste en parallèle de ta vie d’entrepreneur, plus la vie de famille, ce n’est pas trop compliqué ? Comment tu gères ça ?
Je me couche tard ;-)))
J’ai surtout la chance d’avoir au bureau une équipe de confiance, efficace et organisée qui a conscience que ces activités annexes sont aussi là pour régénérer ma créativité d’entrepreneur.
Enfin, pourquoi soutiens-tu l’APAE ?
Toute entreprise a son environnement propre. Connaitre l’environnement proche de la zone dans laquelle on est installé est très important car on se rend compte souvent qu’on a tout à côté ce que parfois on a tendance à aller chercher beaucoup plus loin.
La zone d’activités d’Eguilles m’a toujours agréablement surpris par la pluralité des entreprises qui y sont implantées et nous avons la chance d’interagir avec un grand nombre d’entre-elles.
A la façon de la ville de New York le pôle d’activités d’Eguilles est bien vivant et en constante mutation.
Les Halles en sont un exemple extraordinaire.
L’Apae est aussi là pour faire le lien entre les entreprises et les entrepreneurs.
Nous y avons adhéré dès notre implantation en 2002.
Le dirigeant en bref
Nom : Romieu
Prénom : Patrick
Age : 55
Né à : Marseille
Nom de la Société : Orcel & Romieu
Nombre de salarié : 4
crédit photo : Julien Mignot