Chauve mais barbu, c’est la traduction littérale de Bald but Bearded, le tatoueur du pôle depuis déjà de nombreuses années.
C’est aussi la description physique de notre ami Markus Gorlier, artiste sur peau et propriétaire des lieux, tombé dans le tattoo dans les années 90. Il a depuis pratiqué son art sur des centaines de corps et réalisé des milliers d'œuvres.
Interview
Bonjour Markus, comment t’est venue cette passion du tatouage ?
Ma passion pour le tatouage est née de la passion que j'avais pour le dessin. En effet, je dessine depuis l'âge de douze ans et je me souviens que très vite, le dessin sur la peau m'a intrigué voire fasciné.
J’ai commencé par copier des scènes de BD comme les super héros de Marvel mais aussi Gaston Lagaffe et autres bandes dessinées belges. Puis avec l'adolescence je me suis orienté vers la musique Rock, Hardrock et Métal et mon dessin a suivi mon orientation musicale.
A quel moment as-tu compris que tu voulais en faire ton métier en créant ton entreprise ?
J'ai pris conscience de l'amour du métier vers l'âge de 18 ans lorsque je suis rentré pour la première fois dans un salon de tattoo afin de me faire graver la peau. A ce moment-là, j'ai compris que c'était pour moi !
… je me suis entrainé sur des peaux de cochon
J’ai commencé à faire des recherches pour m’acheter du matos mais à cette époque il n’y avait pas internet, en plus le monde du tatouage était marginal voire mal famé… Bref, j’ai fini par trouver un fabricant sur Paris et j’ai commencé mon autoformation.
Pendant plusieurs semaines je me suis entrainé sur des peaux de cochon qu’un boucher, avec qui j’avais sympathisé, me donnait. Le résultat était “dégueulasse” car la peau est trop dure mais ça m’a permis de me faire la main et surtout d'appréhender la machine. Mes premiers cobayes humains étaient mon père et mes potes. On peut dire que la notion de cobaye a bien été respectée (rire).
Comment expliques-tu le phénomène du tatouage depuis ces dernières années
Le phénomène de mode du tattoo de ces dernières années est dû, certainement, au fait qu'il a été médiatisé par tous les" peoples " et les sportifs de haut niveau, qui ont contribué très largement à sa démocratisation.
Aujourd’hui, on considère le tatouage comme un bijou, une valeur ajoutée à notre corps. Pour bon nombre de personnes, plus vous apercevez des gens tatoués, plus cela vous donne envie de faire la même chose qu'eux.
Quels sont tes conseils pour un tatouage réussi ? Comment doit-on mener sa réflexion en amont ?
Je dirais qu'un tatouage réussi est en premier lieu "le bon emplacement" par rapport au motif choisi, puis bien regarder les capacités d'exécution du tatoueur, la taille du motif également est importante car tout est réalisable mais que devient-il dans le temps par rapport aux détails du dessin ?
Se faire tatouer en France est-ce dangereux ? Y a-t-il des risques sur la santé ? Quels sont les gages de qualité à demander avant de sauter le pas ?
Il n’y a aucun danger à se faire tatouer en France sauf cas exceptionnel. Les normes sont très exigeantes et pour le reste, il faut voir l'ensemble de la prestation. Est-ce que le tatoueur vous conseille, vous informe, sur l'entretien et le suivi après cicatrisation, notamment.
S’il y a un conseil post-tattoo que vous devez entendre d’un bon tatoueur c’est que le soleil est l’ennemi des tatouages. Vous devez vous protéger avec de l’écran total à chaque fois, toute votre vie.
Que peux-tu dire à tous ceux qui ont peur de la douleur ?
Je dirais que la douleur est propre à chacun mais en effet, il est reconnu que certaines parties du corps sont plus sensibles que d’autres.
Par exemple, le crâne fait partie de cette catégorie tout comme l’intérieur des bras, le ventre, les fesses et l’arrière des cuisses. Les mains font partie aussi des endroits sensibles mais comme je vous le disais plutôt, la douleur est propre à chacun. Il faut essayer pour savoir.
Quelle est la part de femme dans ta clientèle et quels types de tatouage se font-elle faire ?
C’est du 50/50, aujourd’hui j’ai autant de femme que d’homme dans ma clientèle. Pour ce qui est des types de tattoo, généralement les femmes aiment les traits fins.
Les dessins sont souvent un mélange de raffinement, d’esthétisme avec un côté glamour ou sexy. Mais si les dames sont plus “Rock” ou “Gothique”, elles n’hésitent pas à faire des têtes de mort ou des diables bien gros. Encore une fois, tout dépend de la personne et de son histoire.
Quel est ton style ?
Mon style ? Je fais du tatouage traditionnel ainsi que du réaliste noir & gris.
Avant je faisais de la couleur mais j’ai arrêté parce que les demandes se faisaient rares, de plus l'encre coûte très cher et ne peut être conservée trop longtemps.
Est-ce que tu fais du tatouage thérapeutique ?
Oui, ça m'est déjà arrivé !
C’est quelque chose d’extraordinaire que de pouvoir masquer certaines cicatrices de la vie. Toutes ces personnes qui sont venues me voir, mal dans leur peau, triste, malade dans leur tête, sont reparties avec la banane, heureuse, comme si toute leur souffrance avait été effacée d’un coup avec un tatouage. Cependant certains de mes confrères se sont spécialisés dans ce domaine et ne font que ça.
En effet, on peut donc dire que je suis un thérapeute.
Pourquoi soutiens-tu l’APAE ?
Je soutiens. l'APAE car pour toute question et besoin vous êtes réactifs et sérieux
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